Saõ Miguel, la plus grande île des Açores

Saõ Miguel est de loin la plus grande île des Açores, également la plus peuplée. Son nom local de « Ihla verde » n’est pas à démontrer: de part et d’autre, une dense forêt primaire, des pâturages bien entretenus, des fleurs et des cultures de fruits dont le roi est l’ananas. Un ananas de Saõ Miguel laisse à nos papilles un souvenir impérissable!

Des fleurs, des fleurs, de toutes les couleurs!
Ilha Verde!
Culture d’ananas à Ponta Delgada
THE ananas!

La particularité de l’île réside dans ses lacs de cratères (lagoa), tels qu la Caldeira des Sete Cidades et ses deux lagoas, Verde et Azul.

Lagoa Verde et Azul

Quelques fois, proche des Caldeira, on perçoit de blanches fumeroles dans un crépitement de bulles boueuses. Les entrailles de la terre ne semblent pas loin, Adès (dieu de l’enfer) nous guette, comme au lieu dit de Furnas, qui porte bien son nom. Vingt-deux sources thermales d’eau en ébullition entourent le petit village.

Des eaux boueuses en ébullition proche de la lagoa de Furnas

Ponta Delgada est la capitale. Pour la première fois depuis plusieurs mois, nous retrouvons l’atmosphère d’une petite ville européenne. Le port et la marina en sont le centre vital. On se perd volontiers dans les ruelles, le long des trottoirs pavés de mosaïques, les cafés, les boutiques et les maisons aux encadrement bien spécifiques.

Dans les méandres du jardin botanique José do Canto (propriétaire terrien et intellectuel portugais) on peut observer des arbres immenses, dont certains indigènes et originaires de régions tempérées et subtropicales, ont été amenés des 5 continents.

Au détour d’une rue, un bien étrange alignement…

Habitués à un deux roues, un véhicule à quatre roues sera cependant nécessaire pour partir à la découverte de notre nouvelle terre d’accueil.

Un trois roues aurait été parfait 🤩.
Dans les rues de Ponta Delgada…

Les routes bordées de buissons d’hortensias sillonnent l’île et nous guident dans un tour de l’île, du nord au sud.

Au nord de Saõ Miguel,
Au sud, le petit port de Vila Franca di Campo, ancienne capitale de Saõ Miguel, avant l’éruption de 1522.
L’océan, face à Vila Franca do Campo

Comme à notre habitude, c’est à pied que nous préférons prendre le pouls des endroits que nous visitons… À chaque jour sa randonnée!

C’est ainsi qu’après une longue descente vers l’océan, nous parvenons à la fajã de la Rocha de Relva, l’une des rares à n’être accessible qu’à pieds ou à dos de mule.

Autour du petit village agricole de Remédios nous traversons des tunnels et des pâturages délimités de ronces et d’hortensias qu’il ne vaut mieux pas franchir (ça, c’est fait !)

Après cette randonnée épique (et pique 😂), nous rejoignons la ville de Lagoa, entre deux mondes, agriculteurs et pêcheurs.

L’occasion de déguster quelques palourdes et du fromages frais de la région.

Autre randonnée surprenante, en suivant les lombadas près de Ribeira Grande, nous parvenons à une retenue d’eau qui nourrit une centrale géothermique. Sa particularité est bien visible: les murs rejettent de la vapeur et du soufre. Une odeur d’œuf pourri plane dans l’air.

La retenue d’eau du Salto Cabrito

Non loin, Caldeira et ses sources d’eau chaudes offrent une particularités surprenantes: des cuisines naturelles (comme on en trouve également à Furnas). Des mets sont scellés dans des récipients de terre et mis à cuire, ensevelis dans la terre chaude pendant plusieurs heures. Il paraît que les plats ainsi cuisinés sentent le soufre. Des parfums de saucisses aux choux nous font saliver…

Autre agréable surprise que nous réserva l’une de nos randonnées, la découverte de la Boca da Ribeira, d’un espace balnéaire naturel, ouvert à tous et toutes. On trouve de nombreuses piscines naturelles sur l’île, mais celle-ci fut sans nul doute la plus accueillante.

Mais Saõ Miguel fut aussi le théâtre d’une solide réflexion sur la suite de nos aventures. Notre objectif initial était de laisser Oswaldo hiverner dans la Marina de Ponta Delgada…..Doutes, doutes et redoutes…

Quelques jours d’amarrage le long d’un catway trop court, et un vent du sud qui s’engouffrait à 25 noeuds, ont eu raison de notre projet. Le fort ressac fait valser les bateaux. Tout un attirail de ressorts amortisseurs, pneus, tuyaux pour protéger les amarres, multiples pare-battages sont des remparts indispensables. La marina devient une machine infernale de grincements divers. Inimaginable de laisser notre voilier dans ces conditions. Que faire?

Par chance, notre amie Katia, responsable ad hoc de la communication en portugais 😉, avait pris contact avec le chantier Nautibotelho au mois d’avril. Un espace était disponible pour un bateau de la taille d’Oswaldo. Il ne restait plus qu’à poursuivre notre requête. Après nombres de contact par mail et téléphone (il est parfois difficile d’avoir des informations précises dans les ports de l’Archipel et le marin anxieux ronge son frein 😅), le ciel chamarré des Açores s’est éclairci: une place à l’eau pour une semaine, un place à terre, en sécurité, pour une année.

05h45, jeudi 6 juillet nous quittons la Marina de Ponta Delgada.

Au revoir Saõ Miguel!

Avec des vents favorables, après une belle dernière navigation au portant, nous avons rejoint la dernière étape de notre voyage: Santa Maria, et la jolie marina de Vila do Porto…

Encore une semaine pour laisser Santa Maria se révéler à nous et préparer Oswaldo pour son long hivernage…

Oswaldo dans son nouvel environnement

Publié par Mireille et Pierre-Benoît

Navigateurs

2 commentaires sur « Saõ Miguel, la plus grande île des Açores »

  1. Les adieux à Oswaldo vont être difficiles….
    Les retrouvailles avec votre maison avec des souvenirs pleins vos têtes vont aussi demandés du temps….
    Bienvenue à Grangettes les amis, je me réjouis de vous revoir gros bisous

    Aimé par 1 personne

    1. Hello Véronique! On se réjouit beaucoup de retrouver nos familles, nos amis (et voisins 😊), notre maison, notre village! Mais difficile de quitter cette vie sur l’océan au gré des vents…A tout tout bientôt (nous rentrons le 19 juillet) et au plaisir de vous revoir! Bisous.

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