Santa Maria, l’épilogue…

L’île de Santa Maria (encore une île volcanique) se distingue de ses cousines par son climat plus chaud et plus sec, ses plages de sable doré et des formations géologiques sédimentaires. C’est la plus ancienne et la plus méridionale des îles de l’archipel, la première à avoir été découverte et peuplée par les Portugais. A son retour du nouveau monde, en 1493, Christophe Colomb y fit escale et célébra un office dans la petite ville de Anjos.

L’île est divisée en deux zones : une zone plate et basse à l’ouest, où se trouve la ville principale et unique de Vila do Porto, siège du port et de l’aéroport, et une zone plus montagneuse et verdoyante à l’est, où se situe le point culminant de l’île, le Pico Alto (590 m).

La Marina de Vila do Porto est accueillante, familiale, et son haut brise-lames, en voie de consolidation, inspire un sentiment de sécurité. Rien à voir avec notre précédent séjour.

Consolidation du brise-lames

Le jour suivant notre arrivée, nous poursuivons notre quête d’une place à terre pour Oswaldo. Nous sommes rassurés et soulagés de constater que, malgré une communication morcelée, tout semble bien orchestré. Le chantier Navibotelho, dirigé par Ricardo, semble sérieux, sa réputation le précède…

Dès lors, la partie la moins agréable de notre voyage se joue dans le petit port: il faut désarmer le bateau (enlever les voiles, remplacer les écoutes et les drisses par des « messagers », démonter bimini et capote), et dessaler, protéger tout ce qui doit l’être pour éviter le maximum d’humidité et de rouille. Triste tâche qui sonne le glas de notre voyage…. Par chance une météo favorable accompagne notre labeur.

Oswaldo « tout nu » dans la marina de Vila do Porto

En guise de récompense, nous prenons le temps de visiter cette île. Un scooter est le moyen idéal. On peut sentir les parfums des lys qui bordent les routes sinueuses. On peut prendre le temps d’une pause pour des points de vue qui se succèdent, différents d’ouest en est; du littoral nord, avec la baie de Anjos, large plateau de pâturages qui flirtent avec l’océan, au littoral sud, et la capitale de Vila do Porto.

En découvrant le pittoresque village de Maia et ses maisons traditionnelles, coiffées de longues cheminées aux allures de pigeonnier, on se prend à rêver d’un achat immobilier dans ce paysage sauvage et verdoyant. Le littoral sud nous donne aussi l’occasion d’une randonnée de 14 km, tout en bosses et en creux jusqu’à l’océan, qui vient mourir sur une plage de sable doré.

La baie de Saõ Lourenço est connue pour ses vignobles en terrasses, délimités par des murs de pierres, bien protégés par le micro climat ambiant.

Nous sommes heureux de terminer notre voyage sur cette île paisible…

Le temps a passé vite. Il y a peu de temps, le 2 juillet 2022, nous quittions Port-Saint-Louis du Rhône à bord d’Oswaldo pour une tranquille descente des côtes françaises et espagnoles jusqu’à la mythique Gibraltar, ouverte sur l’océan. Timidement d’abord, nous avons franchi le détroit pour une première traversée de 6 jours jusqu’à Madère, pour rejoindre ensuite les Canaries. Deux mois de vie dans ces îles nous ont convaincus d’y revenir. Mais ça, ce sera la suite de l’histoire!

Des Canaries au Cap Vert, un foisonnement d’émotions, puis, départ pour une première Grande Traversée jusqu’en Martinique. Après 17 jours de navigations, nous étions devenus « Transatlantique », comme le dit Capitaine Maurice!

Des allers et retour dans les Petites Antilles jusqu’à Saint-Martin, point de départ d’une transatlantique-retour magnifique, et pour terminer, la découverte des Açores, dernier archipel de la Macaronésie (ensemble des îles de Madère, Les Canaries, Les Açores), verdoyant, pastoral, attachant malgré son anticyclone capricieux…

Notre voyage, de Port-Saint-Louis du Rhône aux Açores.

Presque 10 000 miles et plus d’une vingtaine d’îles plus tard, les marins ont grandi, se sont aguerris. Il y a certes encore bien à apprendre dans le monde mouvant et incertain de la navigation, et il nous tarde de poursuivre notre voyage sur l’océan, l’année prochaine, vers les Canaries.

Difficile de laisser cette vie de nomade, de poser notre voilier, à la fois vecteur de notre voyage et maison flottante. Mais dans les mains expertes du chantier, nous partons sereins.

Sortie de l’eau
Mise à terre
Oswaldo, bien calé à terre

Difficile de terminer ce blog….Un cocktail d’émotions diverses. Le retour à une réalité différente exigera un soupçon d’adaptation. On ne se sépare pas sans transition du sentiment de liberté auquel on a pris goût…. C’est sur cette aura que nous poursuivrons notre chemin.

Après 10 mois de vie insulaire, nous rejoignons aujourd’hui le continent…

Avec escale à Lisbonne, un petit sas de décompression, une transition de quelques jours avant nos retrouvailles attendues avec notre famille, nos amis, notre maison, notre village et tous les petits bonheurs de notre quotidien à déguster sans modération.

Merci de nous avoir suivis dans nos péripéties, nous avons hâte de vous retrouver!

2022-2023, game over !

Publié par Mireille et Pierre-Benoît

Navigateurs

8 commentaires sur « Santa Maria, l’épilogue… »

  1. Quelle épopée, partagée avec tant de détails que nous, simples terriens, avons pu la vivre par procuration. Merci pour tous ces beaux moments d’évasion! On se réjouit de vous entendre nous raconter votre aventure lors de soirées conviviales à Grangettes. A tout bientôt, bises jfms

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