En route pour la Guadeloupe….

Nous profitons de notre escale au Marin pour un nettoyage approfondi du bateau, quelques achats d’accastillages (de nouvelles écoutes pour notre grand-voile et pour le halebas de bôme) et la réparation de la fixation de l’hydrogénérateur pour notre prochaine transatlantique retour.

En jaune l’écoute de grand-voile – en bleu celle du halebas de bôme

C’est aussi l’occasion de commencer à cuisiner des conserves, avec les bons produits de la Martinique!

Porc à la mode martiniquaise

L’avitaillement terminé, nous quittons définitivement le Marin, direction la Guadeloupe, en quelques étapes.

Une première escale à Petite Anse d’Arlet , qui nous a fait vibrer au spectacle d’un de nos plus beaux snorkling. Outre les habituelles tortues vertes, c’est une multitudes de poissons tropicaux qui peuple un petit espace tapissé de coraux, à deux coups de palmes d’Oswaldo: sergents major des Caraïbes, reconnaissables à leurs rayures, poissons papillons, poissons chirurgiens, petits poissons trompettes, poissons écureuils, poissons-anges français etc…. cette vidéo offre un aperçu réaliste de ce que l’on peut admirer.

Les poissons attirent diverses convoitises, et la cohabitation entre pêcheurs et pélicans est parfois difficile, car les volatiles, imperturbables, profitent de cette mane facile. Le théâtre de leur chassé-croisé s’est joué sous nos yeux.

Une seconde escale, incontournable pour nous: Saint-Pierre, d’autant plus que nous ne pouvions quitter la Martinique sans avoir visité un rhumerie.

Un bucolique chemin à travers les champs de cannes à sucre nous mène de Saint-Pierre à la rhumerie Depaz.

Pierre-Benoît dans les cannes bleues!

L’histoire de la rhumerie Depaz est singulière. Le 8 mai 1902, Victor Depaz, alors étudiant à Bordeaux, perd toute sa famille dans l’éruption de la Montagne Pelée qui détruisit Saint-Pierre, « le petit Paris », alors capitale de la Martinique. Ruiné et orphelin, le jeune homme souhaite rejoindre le Canada pour y refaire sa vie. Le destin aura raison de ce projet, puisque le bateau qui devait l’emmener vers les terres canadiennes subit une avarie au large de la Martinique et trouve refuge sur l’île. Victor Depaz ne repartit finalement pas de Martinique, mais s’établit à Saint-Pierre où il fonde la maison Depaz, un magnifique et prospère domaine, sur les flancs de la montagne Pelée.

Machine à vapeur permettant de faire tourner les 3 moulins qui écrasent les cannes à sucre.

Dimanche 5 mars, 06h00, nous faisons nos adieux à la Martinique et à la Montagne Pelée.

Le volcan de la Montagne Pelée

Une belle navigation de 50 miles (10 heures), exigeante et peu monotone, nous permet de rejoindre la Dominique que nous avions quittée au début février. Pas de chance avec les poissons, puisque, suite à une petite négligence (oubli de mettre le cliquet qui fait chanter le frein du moulinet lors d’une prise), nous perdons fil, leurre et poisson faute de n’avoir rien entendu.

Le fameux cliquet

Mais nous ne nous avouons pas vaincus: avec une planchette, du fil, quelques mouches et un nouveau leurre, nous tentons notre chance. Peine perdue, le leurre est croqué par un poisson vorace mais malin, qui ne mord pas à l’hameçon…. Aujourd’hui, les poissons aurons eu raison de nous!

Dimanche en Dominique, c’est Sunday night Party! Nous profitons une dernière fois de l’ambiance reggae avec Eddison, Sylvia, nos amis d’Inspiration, et tous les danseurs rasta de Portsmouth!

La boucle est bouclée. De nouvelles aventures nous attendent direction Guadeloupe! Mardi 7 mars, nous emprunterons le canal de Guadeloupe jusqu’à Pointe-à-Pitre, une navigation de 40 miles vers cette île que nous ne connaissons pas encore….

Notre route vers la Guadeloupe

Saint-Vincent et Sainte-Lucie

Saint-Vincent est la plus grande île de l’archipel « Saint-Vincent et les Grenadines ». Baptisée par Christophe Colomb en 1498, elle fut le théâtre du sombre jeu de la colonisation franco-britannique. Refuge d’esclaves dont le navire avait coulé au large des côtes, elle leur permis de recommencer une vie décente, qui ne durera que peu de temps. Suite à son annexion par les Britanniques, ces derniers ne purent accepter que des « Noirs » vivent libres sur une île vaincue. Comme c’était la coutume anglaise à l’époque, ces populations jugées indésirables furent exterminées… En 1979, Saint-Vincent devient indépendante.

Saint-Vincent est une île volcanique recouverte d’une végétation tropicale dense, dont le point culminant est la Soufrière (1 234m), au nord de l’île. En avril 2021, l’imposant volcan est entré en éruption. Un drap blanchâtre a recouvert une bonne partie de l’île, tel un manteau neigeux. Les cultures (noix de coco, bananes, ananas, et…. marihuana!), principales ressources, ont été partiellement ou totalement détruites, rajoutant un obstacle économique supplémentaire dans une contrée déjà impactée par le Covid (le tourisme étant une autre source de revenu pour les Vincentais). Des échanges avec les locaux nous ont laissé comprendre qu’à Saint-Vincent, la vie n’est pas aisée, et l’économie désastreuse.

Les 12 catastrophes naturelles enregistrées depuis 1970 ont contribué à fragiliser le pays. Cinquante pour cent des enfants vit dans la pauvreté, et la maltraitance infantile est malheureusement chose commune. Parmi les enfants scolarisés en primaire, un quart ne termine pas sa scolarité, contraints de travailler pour aider leurs familles.

Lorsque nous arrivons dans une baie, c’est une compétition qui s’installe pour nous accueillir. De jeunes garçons, les boatboys, se précipitent vers nous sur leur barque, accompagnent notre ancrage contre une vingtaine de dollars caribéens (8 frs).

BoatBoy

D’autres nous rendent visite pour vendre quelques fruits ou des colliers/bracelets en perles. C’est leur manière de survivre, de gagner leur vie. Même si parfois ces visites ont un petit quelque chose d’harcelant, le contexte nous aide à comprendre leur réalité.

Saint-Vincent est verte, verte, verte…. lumineuse et verte. C’est l’île aux cent arcs-en-ciel! Matin et soir, le soleil et la pluie s’entremêlent, se superposent, se pourchassent.

Nous trouvons refuge dans la baie de Cumberland, un petit paradis ou nous nous ancrons pour 5 jours.

Lumineuse Cumberland!

L’eau couleur jade est le berceau de coraux colorés. Certains comme des tuyaux d’orgue jaune canari, d’autres comme des mains ouvertes, rouge sang, les grandes feuilles des vertes gorgones qui dansent au rythme du courant, des fougères blanches comme des plumes géantes. Cette flore sous-marine offre un refuge à tout un petit monde de poissons aux couleurs vives.

L’équipage de Bimini nous a rejoint. Nous décidons de nous dire au revoir ici. Pour Thierry, Maurice, Fatima et Sacha, les jours de vacances sont désormais comptés… Ils remontent vers le nord, nous restons sur Saint-Vincent. Ce sera l’occasion d’un apéro au Mojito’s, et d’un repas cuisiné rien que pour nous par une équipe de choc!

Nos cuisiniers d’un soir

Nous profitons de la tranquillité de Cumberland pour nous poser un peu. Puis, lundi 20 février, lever aux aurores pour partir vers la capitale, Kingston. Nous prendrons un bus-taxi. Ici, pas d’horaire, pas d’arrêts définis. Il faut marcher le long de la route et faire signe. Avec un peu de patience, et un peu d’aide d’Emerson, un local que nous rencontrons, un petit bus Toyota bondé s’arrête. Nous sommes surpris de parvenir encore à nous asseoir! Le véhicule est bien sollicité pour suivre une route en montagnes russes, les pentes sont raides et le moteur hurle! Une heure plus tard nous arrivons à Kingston. Nous prenons le temps de « faire la douane ». Pour chaque île, il est nécessaire de faire un check in et un check out. Il faut prendre son mal en patience dans une administration un peu désordonnée et pas très rapide….

Les formalités faites, nous errons dans les différents marchés qui s’alignent le long des rues. De petits cabanons colorés accueillent les gens pour le « lunch ». Nous échangeons avec le patron d’une cabane vert pistache, qui nous conte l’histoire des Indiens de Saint-Vincent en partageant une bière avec nous. Au cabanon rasta, nous dégustons un repas végétarien, à base de légumes cultivés dans leur propre jardin.

Les cabanons de Kingston
Le cabanon rasta

Après quelques courses, nous avions l’intention de reprendre un bus-taxi pour rentrer à Cumberland. Mais nous déchantons vite. Il y a sur la place une multitude de jeunes collégiens qui sortent de l’école, des locaux qui se heurtent, se battent pour entrer dans les véhicules déjà surchargés. Difficile pour nous de savoir quel bus il faut prendre, et impossible de l’atteindre dans cette foule chaotique. Nous renonçons finalement au taxi collectif…. Par dépit, un vrai taxi est un mode de transport plus efficace pour nous, étrangers.

Le lendemain, nous levons l’ancre pour Chateaubelair, quelques miles plus loin. C’est un village de pêcheurs, au pied du volcan, très touché par l’éruption d’avril 2021. Après une petite marche à terre le long de l’unique rue, nous retournons sur Oswaldo pour le repas du soir.

Châteaubelair, village de pêcheurs
Des bâtiments tout en contraste !

Au petit matin, nous entamons une belle journée de navigation, 45 miles jusqu’à Soufrière, une baie de l’île voisine, Sainte-Lucie.

Les 2 Pitons….
L’emblème du drapeau de Sainte-Lucie

C’est un champ de sargasses qui nous accueille dans la baie de Soufrière, Oswaldo doit se frayer un chemin dans le labyrinthe de ces plaques mouvantes.

Un tapis de sargasses

Ce jour-là, Sainte-Lucie vibre au rythme de la fête de l’indépendance. Nous sommes le 22 février. Dans la ville, un brouhaha de moteur, un cortège de véhicules surmontés de haut-parleurs qui diffusent des rythmes bruyants à tout va, jusqu’au bout de la nuit. Tout le monde est dans la rue, et vibre aux couleurs de Sainte-Lucie. C’est la fête, elle est partout… même à la douane qui double ses prix en jour férié… Nous participons à ce joyeux brouhaha, le temps d’une « Piton », la bière locale.

Notre projet était de faire escale au nord de l’île, à Rodney Bay, avant d’entamer la traversée du canal de Martinique – Sainte-Lucie. Mais en passant devant la baie, Oswaldo semble d’humeur à poursuivre sa navigation au près serré vers la Martinique. On le fait? On le fait! D’autant plus que nos amis s’envolent demain pour la Suisse…. ce sera inattendu !

A 18h00, Oswaldo est au mouillage du Marin. Un saut dans l’annexe et…. Surprise! nous nous retrouvons dans un petit bistrot de la Marina. Encore une belle soirée et des aventures en perspective (difficile de retrouver notre bateau de nuit dans ce grand mouillage 😱😂).

Oswaldo au mouillage au Marin

Nous voilà donc pour 4 jours à la Marina du Marin. Le temps de faire le ménage sur Oswaldo, nous avitailler en nourriture et en eau avant un nouveau départ vers le nord des Antilles….

Saint Vincent et les Grenadines: au sud des Petites Antilles

Vendredi 3 février, 05h45, le jour n’est pas encore levé. Oswaldo quitte Porthmouth et la Dominique. Nous évitons quelques grains loin à bâbord, ils ne nous laissent que les fresques de leur palette colorée.

Le vent nous offre sa force et son orientation favorable pour rejoindre Saint-Pierre (Martinique) vers 16h00, accompagnés par quelques Fous de Bassan, avides de poissons volants. Ceux-ci profitant de nos voiles pour économiser leurs efforts.

Il ne nous reste plus qu’à décider comment et quand partir vers le Sud. Un choix s’offre à nous: soit nous passons d’île en île (Martinique – Sainte Lucie – Saint Vincent – Bequia) en plusieurs jours, soit une navigation de 21 heures de Saint-Pierre à Bequia.

Saint-Pierre, le mouillage et la Vierge des Marins

Une marche autour de Saint-Pierre, une visite à la Vierge des Marins inspirent notre décision. Nous naviguerons d’une traite jusqu’au Sud pour retrouver l’équipage de Bimini et son capitaine qui fête son anniversaire ! Lundi 6 février nous levons l’ancre à 13h45, après une dernière baignade. C’est parti pour 21 heures de navigation!

Oswaldo glisse sur les vagues, le jour s’éteint, le nuit s’illumine au lever d’une pleine lune qui trace une route imaginaire sur l’océan. Au petit matin, certes un peu fatigués par une nuit sans sommeil, nous longeons les côtes de Saint Vincent. Au loin, Bequia est en vue! Encore une passe, un tour de passe passe, et nous y sommes!

Bequia !
Fagigués mais… heureux!

Le Sud! C’est un continuum bleu – vert. Vert jade, turquoise, outremer, bleu, bleu, bleu….. C’est une multitude de petites îles aux noms évocateurs: Petit Tabac, Moustique, Mopion et sa voisine Punaise, Petit Bateau, Les Catholiques ….. Le Sud, c’est la barrière de corail. Le Sud, c’est la douce tiédeur de l’océan. A peine amarrés dans les Tobago Cays, nous nous laissons glisser dans ces eaux cristallines qui offrent un domicile sécure aux tortues, aux raies, aux poissons colorés. Observateurs béats, nous errons dans notre ridicule costume d’humain, masque, palme et tuba, dans un aquarium géant.

Oswaldo au mouillage dans les Tobago Cays
❤️

Le spectacle est magique, et il est difficile de s’en détacher. Un lieu idéal pour fêter l’anniversaire de Maurice, avec nos amis de Bimini et d’Inspiration. Au menu: langoustes sur la plage!

Happy Birthday Maurice!

Une semaine durant, nous nous ancrons d’île en île. Après Bequia et les Tobago Cays, Mayreau, Union, Petit Saint-Vincent, Canouan. Difficile parfois de faire un choix!

1) 3 Anses Bay – 2) Salt Whistle Bay sur l’île de Mayreau
Salt Whistle Bay
Salines Bay sur l’ìle de Mayreau

A chaque mouillage, toute une organisation! 1) le choix de l’endroit idéal où poser son ancre, pas trop de houle, pas trop de vent, du sable pour éviter de déraper, une hauteur d’eau adéquate; 2) la pose de l’ancre, suffisamment de chaîne en fonction des hauteurs d’eau; 3) le contrôle de l’ancre, avec masque et tuba: il faut avoir une confiance absolue dans la sécurité de son mouillage; 4) la préparation de l’annexe, suspendue au portique durant les navigations, qui nous permet de rejoindre la terre ferme. Il est possible de vivre en autarcie sur notre maison flottante, à condition d’être économes vis à vis de l’eau, car il n’est pas toujours aisé de s’approvisionner, et de gérer avec minutie nos déchets, puisque rien n’est vraiment organisé à cet effet dans ces petites îles…

Un beau mouillage à Petit Saint Vincent, en face de Petite Martinique

Après une dernière baignade dans les eaux cristallines de Petit Saint Vincent, nous décidons de remonter tranquillement vers le nord, puisque telle est notre ultime destination aux Antilles.

Tortues !!!

C’est de là que nous organiserons notre nouvelle grande traversée vers les Açores à la mi-mai 2023. Nous laissons donc derrière nous les Grenadines jeudi 15 février pour rejoindre et découvrir Saint Vincent….

En route pour Saint Vincent!
Un gênois bien bordé pour du près serré!

Welcome in Paradise!

C’est ainsi que nous sommes accueillis en Dominique… Et ce n’est pas mentir… La Dominique, située entre la Martinique et la Guadeloupe, est un véritable paradis. Pays indépendant, l’île fut autrefois nommée « Waitukubuli » par les indiens, puis rebaptisées en 1493 dies Dominica, « Dimanche » jour de sa découverte par Christophe Colomb. L’île se laisse approcher comme une verdoyante tapisserie de forêts tropicales primaires, de montagnes, de rivières, de cascades, et de volcans. Un territoire fertile pour une biodiversité unique, avec de nombreuses espèces endémiques de faune et de flore. La culture est fortement influencée par les Amériques, l’Afrique et l’Europe, ce qui en fait un melting-pot de traditions et de patrimoines.

Pourtant, elle ne s’est pas laissée gagnée facilement…. Oswaldo a dû lutter… Cinquante-deux miles, sous de forts grains (45 noeuds de vent, avec la pluie et les vagues qui vont avec) et une arrivée de nuit à Portsmouth, guidés par l’équipage de Bimini, le catamaran de nos amis.

Une navigation exigeante!
Enfin !

Mais la faim justifie les moyens 😅: des langoustes étaient prévues pour le menu du soir au Madiba, juste en face de notre mouillage.

Après deux jours de festivités (une dinde de Noël décalée chez nos amis Eddison et Sylvia au Mango Garden et la BBQ Sunday Night Party), nous prenons le temps de nous reposer sur Oswaldo.

Au Mango Garden, chez Sylvia et Edison
BBQ Sunday Night Party!

Nous parcourons, le temps d’une marche, les ruelles bordées de maisons colorées de Portsmouth, histoire de nous préparer à l’effort d’une vraie randonnée prévue le jour suivant.

Le lendemain donc, nous sommes véhiculés par Greygouse jusqu’à Plaineville, début de notre randonnée. En quatre heures de marche à travers la forêt tropicale, en suivant un sentier bien visible, nous devrions atteindre le Cape Capucin, au nord ouest de l’île. Notre chauffeur doit nous y retrouver. Eddison guide certifié en Dominique nous a organisé le transport.

C’est un carnaval luxuriant qui s’offre à nos yeux. Les verts sont au premier plan et mettent en lumière la flore colorée. Il fait chaud et humide, nous progressons sur un petit sentier que croise parfois, à notre surprise, quelques crabes terriens ou des lézards et autres gekos.

L’harmonie des chants d’oiseaux se mêlent au gargouillement des cascades. Les longues feuilles des arbres nous frôlent, nous nous frayons un chemin sous des lianes chevelues et entre les pierres des nombreuses rivières que nous traversons.

Deux heures et demie plus tard (c’est une marche à la Suisse 😂), nous atteignons, un peu trop tôt, le Cape Capucin. A nous d’attendre notre chauffeur, en dégustant quelques fruits….

Mercredi 1er février, nous préparons Oswaldo pour une prochaine navigation. Le projet est de retourner vers la Martinique jeudi 2 février, départ vers 06h00 pour Saint Pierre, dans le but de rejoindre quelques miles plus loin nos amis de Bimini au Sud. On s’active sur Oswaldo: plein d’eau, lessive, provisions, nettoyage de la coque du bateau. A 17h00, nous sommes parés ! Mais c’est sans compter une invitation surprise de notre ami Eddison à une petite fête sur la plage: reggae night… Le départ d’Oswaldo est finalement reporté 😂 à vendredi 3 février…. Demain donc, nous retrouverons les côtes Martiniquaises…. Mais nous reviendrons en Dominique dans quelques semaines, retrouver l’enchantement de cette île coup de ❤️

Martinique, côte sous le vent…

Samedi 21 janvier, nous quittons le Marin vers 11h00. Notre ami Franck est parvenu à diagnostiquer le problème qui affectait notre système d’énergie: le parc de batteries n’avait pas été monté comme il se doit, en charge croisée… Deux batteries étaient en fin de vie. L’opération consistait donc à changer toutes les batteries. Par chance 4 batteries étaient disponibles. Après une journée de dur labeur, Franck, assisté de Pierre-Benoît, est parvenu à ses fins. Oswaldo était enfin prêt pour sa vie de nomades de l’océan!

Départ du Marin avec un ciel de grains, 15 miles nautiques (moins d’une vingtaine de kilomètres) plus tard nous sommes au mouillage dans la Petite Anse d’Arlet.

Oswaldo au mouillage

Nous allons nous baigner (dans une eau à 27 degrés!) avec nos amis de Bimini, le catamaran où naviguent nos anciens équipiers et leurs chéri.e.s, pour découvrir les fonds marins: poissons trompettes ou multicolores, flore sous marine et….. tortues! Elles sont nombreuses à nager autour d’Oswaldo, bien ancré dans la baie..

Nous passons un jour à flâner à Petite Anse d’Arlet avant de mettre les voiles pour la baies de Fort de France.

Petite Anse d’Arlet

Les rafales à 30 kts poussent Oswaldo vers son prochain mouillage: Schoelcher, du nom d’un vendeur de porcelaine alsacien devenu député, qui, en 1848 édicta une loi pour abolir l’esclavage. Un passé peu glorieux qui semble bien loin de nous lorsque nous déambulons dans cette extension de Fort de France, telle une ville dans la ville.

Concentrée dans les rafales !

Nous rejoignons Fort de France en bus. C’est une ville animée, la plus grande de la Martinique. Au marché, un peu touristique mais néanmoins sympathique, nous faisons quelques achats chez la dynamique Ti Dedette qui, tout comme nous, trouve qu’il y a un peu trop de blancs dans cet endroit 😂. De belles maisons, un peu défraîchies par le temps, bordent les rues. Les escaliers du Calvaire nous guident vers un point de vue de la capitale.

Du haut du Calvaire

Le mouillage de Schoelcher, c’est aussi une mésaventure, celle d’un looping avec notre annexe en arrivant au bateau. Les marins à l’eau avec les courses, le moteur de l’annexe qui boit la tasse d’eau de mer, l’embarcation retournée. Livres à sécher, pain à jeter, téléphones heureusement épargnés. Opération démontage et nettoyage du moteur dans la nuit; au matin l’engin tourne à nouveau. Ne jamais accélérer lorsqu’on se tient fermement par l’arrière 😂

Au chevet du moteur
ça marche!

Mercredi 25 janvier, nous quittons, soulagés, notre ancrage pour rejoindre Saint-Pierre, un peu plus au nord de l’île. Saint-Pierre, autrefois nommée le Petit Paris des Antilles, fut dévastée le 8 mais 1902 par une terrible éruption de la Montagne Pelée qui domine encore le village. En deux minutes, tout ce qui étaient encore vivant, sur terre comme sur mer, disparut dans l’onde de choc du volcan en furie. Proche de notre mouillage gisent les épaves des 41 bateaux alors ancrés devant la ville. Saint Pierre est aujourd’hui bien vivante, petite. bourgade attachante et authentique.

Comme pour tout mouillage, je chausse palmes et tuba pour vérifier l’ancre. Une tortue me rend visite. J’observe également quelques poissons trompette et deux serpents rayés qui ondulent dans les algues non loin de l’ancre 😱…. Je retrouve rapidement l’espace sécure d’Oswaldo !

Notre mouillage devant Saint-Pierre

Au marché, Joséphine nous conseille dans nos achats de fruits et légumes martiniquais. Elle glisse avec malice quelques suppléments dans notre sac. Il est vrai que la Martinique, c’est aussi une cuisine métisse, tout à la fois amérindienne, africaine et européenne.

Les colombo de poulet, de poisson ou de porc, les blaffs (soupe de poisson ou crustacés), les souskaï de mangues vertes (sorte de salade de mangue), acras de morue (beignet), féroces d’avocat (avocat, poisson et magnioc), sans oublier les gratins de christophines (légumes de la familles des cucurbitacées), le blanc manger ou les bananes flambées au rhum…. Pour l’instant, nous nous appliquons à suivre les recettes de notre nouveau livre de cuisine 🤩 et cela nous réussit plutôt bien.

Saint-Pierre, c’est également le dernier lieu pour effectuer la clearance (douane et contrôle de la navigation maritime) pour notre prochaine destination, la Dominique où nous attend l’équipage de Bimini et nos amis Edison et Sylvia, à qui nous avions promis il y a 3 ans de revenir avec notre Oswaldo!

A bientôt, Saint-Pierre!

Premières impressions martiniquaises…

Il nous a fallu un peu de temps pour reprendre pied et savourer les heures chaudes de la Martinique, happés par les divers travaux de retour de traversée, et encore assez fatigués par notre périple.

Durant plusieurs nuits succédant notre arrivée, tout valse encore dans le bateau, nous devons nous tenir pour nous déplacer…. nos sens nous jouent des tours, encore imprégnés des mouvements de la traversée.

En premier lieu, il faut s’occuper des nettoyages intérieurs et extérieurs du bateau, puis des réparations (fixations des ris et du tangon, changement d’un taquet, travaux de sellerie sur la capote, le bimini et un cagnard arraché).

Après une semaine amarrés à la Marina, nous prenons enfin le temps d’une visite au marché du Marin, véritable festival de couleurs, de parfums de fruits tropicaux et d’épices.

Fruit de la passion, fruits de l’arbre à pain, hibiscus.

Nous rencontrons Isabelle, une maraîchère dynamique qui nous donne rendez-vous à Sainte-Anne pour assister une jam session reggae hebdomadaire.

L’avitaillement terminé, l’annexe gonflée, nous sommes prêts à débuter notre nouvelle vie de nomades des Caraïbes au mouillage de Sainte-Anne.

Essais de l’annexe !

Nous y retrouvons nos amis staviacois, Maurice & Thierry, Fatima & Sacha, qui logent momentanément au bourg, Anne & Jürg au mouillage non loin de nous.

La vie tranquille débute, au rythme du soleil et des grains, snorkling et farniente sur Oswaldo que vient parfois visiter quelques tortues et un barracuda qui a élu domicile sous le bateau ! Impressionnant poisson, chasseur solitaire au faciès prognathe, bardé de deux rangées de dents bien acérées. Je l’observe avec respect et un légère appréhension lorsque je remonte dans mes appartements 😂.

Baracouda pêché par PB en 2020

Nous reprenons doucement nos anciennes habitudes avec une randonnée le long du littoral, qui traverse une mangrove luxuriante, jusqu’à la magnifique plage des Salines, bordée de cocotiers.

Samedi soir, c’est jam session reggae à Sainte-Anne, ne l’oublions pas! Nous rejoignons un groupe colorés de rastas passionnés et il nous faut peu de temps pour nous intégrer dans cette joyeuse soirée… The place to be!

Jam session à Sainte Anne

Mais il nous faut interrompre quelques jours notre lascive escale pour cause de problèmes énergétiques….

Contrôle des batteries par notre ami Jürg

Nous sommes contraints de retourner à la Marina du Marin, où nous avons rendez-vous avec Franck Vadi, (http://multi-interventions.com/contact), professionnel de l’énergie à bord, valaisan d’origine, que nous venons de rencontrer. Histoire des plus étonnante, il se trouve que sa femme, Karin, est l’une de mes cousines, son grand-père, Alphonse Studer étant le frère de mon grand-père, Joseph Studer. Comme il est l’usage de le dire, « le monde est petit ».

Nous attendons donc impatiemment le diagnostic de Franck pour pouvoir poursuivre sereinement notre voyage antillais.

Et en attendant, nous fêtons nos 16 ans ❤️ … et qui aurait pensé qu’on les passe en Martinique sur notre voilier?

Complices 😍

La Grande Traversée… 17 jours, 2100 milles, de Mindelo à la Martinique

Mindelo s’éloigne. des images défilent dans nos tête, clichés indélébiles de notre séjour au Cap Vert.

Bye bye Mindelo!
C’est partiiiiiii !

Cependant, au rythme des noeuds qui s’égrènent, ce temps nous parait de plus en plus lointain. Nous sommes absorbés par l’ambiance de la navigation: cap au 271, 2100 milles et le vent qui nous contraint à sillonner l’océan au gré de ses caprices entre nord et est. Tous les instruments à bord conjuguent leurs efforts aux nôtres pour nous orienter: GPS, cartes marines, fichiers grib pour la météo, sans oublier les as du sextant!

Le gênois tangonné, les voiles en ciseaux, Oswaldo se balance de droite et de gauche dans des mouvements qui jamais ne cessent. Il faut lutter pour marcher droit!

Le gênois tangonné, nous descendons le pavillon cap verdien…

Progressivement nous mettons en place des stratégies afin de maintenir notre équilibre dans nos activités quotidiennes: cuisiner, manger, se laver, s’habiller…. il ne faut pas être pressé.

Mouvement perpétuel!
Pomper, pomper, pomper l’eau salée pour en faire de l’eau douce pour notre douche! 4 litres à l’heure….

Nous organisons nos quarts pour la nuit. A coup de deux heures chacun veille à la navigation, suit le vent et vérifie l’hydrogénérateur, pourvoyeur d’énergie nocturne, qu’entravent parfois des guirlandes de sargasses. Elle nous accompagnent, cap 271, et nous les retrouveront à coup sûr dans la mer des Caraïbes.

Les sargasses …
L’organisation des quarts

Au fur et à mesure de notre progression, le jour et la nuit se décalent par tranche de 10 minutes. Nous traversons les fuseaux horaires au tempo de l’heure universelle (UTC) sur notre bateau. Le soleil et la lune se croisent dans une danse bien organisée. Dans ses deux derniers quartiers au début de notre croisière, la reine de la nuit fut ensuite croissante pour illuminer notre route vers l’ouest. Parfois dissimulée de formes nuageuses qu’interprètent nos yeux, parfois claire et brillante, magique spectacle dont nous sommes les témoins discrets.

De l’eau, de l’eau, de l’eau…. encore de l’eau, c’est notre paysage quotidien! Les vagues se déroulent laissant échapper des myriades de poissons volants, accompagnateurs fidèles de notre voyage. Exceptés un groupe d’orques curieux, quelques oiseaux, et une dizaine de dauphins qui nous offrent un véritable show (quel cadeau!), nous ne croisons pas âmes qui vivent!

Dauphins!

C’est sans compter, bien sûr, les poissons que nous pêchons régulièrement, et qui font le bonheur des cuisines d’Oswaldo: un thon de 10 kilos, une belle daurade et un étrange poisson vert, de quoi encourager notre créativité culinaire et agrémenter nos repas.

Des filets de thon sous vide pour quelques repas!
Maurice et son poisson vert!
Une bien belle daurade coryphène!

Nous vous dévoilons en exclusivité la carte des menus du 24 décembre: jambon cru taillé en fines tranches par Maurice, thon grillé et riz aux petits légumes, Biberli pour le dessert.

Et le menu du réveillon: toasts de dorade sauce piquante et ragoût de poulet aux poivrons – tomates, Touron et chocolat pour le dessert !. Et c’est par une nuit claire que nous nous souhaitons une bonne année qui débute sur une mer et des vents favorables.

Mais la grande traversée a aussi ses imprévus. Après quelques jours, la fixation du tangon se désolidarise du mât. Nous sommes contraints de naviguer grand largue plutôt que vent arrière. C’est moins confortable et plus compliqué pour le suivi du cap. Heureusement notre équipage ne manque pas de créativité, et une réparation de fortune est imaginée pour poursuivre notre route, en deux versions, la première élégante mais un peu bruyante, la seconde plus silencieuse.

Tangon en suspension
Tangon attaché au mât

Le 23 décembre, c’est l’hydrogénérateur qui nous montre des signes de fatigue: une soudure s’est brisée. Nous perdons une source d’énergie importante pour le fonctionnement du pilote automatique. L’équipage se mobilise pour une autre réparation de fortune: réflexions, échanges, Pierre-Benoit lové au fond d’un coffre, Maurice la tête dans la jupe arrière…après quelques heures de travail une nouvelle fixation est créée. Nous croisons les doigts pour que tout fonctionne!

Puis, le 25 décembre, maître Alizé déploie sa force. 30, 35, 40, jusqu’à 47 noeuds de rafales. En réponse, des creux de 4 mètres se forment dans la mer. L’océan devient rugueux, le ciel pavé de cumulus qui lâchent leurs grains (pluie et rafales de vent qui se nourrissent dans un système bien organisé) régulièrement. Impossible pour le pilote de suivre ses mouvements. A la barre tous !

Il nous faudra barrer de jour et de nuit sur des montagnes russes, trois jours durant, jusqu’à ce qu’Eole rappelle sa garde. Le calme précaire de l’océan est enfin retrouvé pour le Réveillon!

Mais la météo n’a pas dit son dernier mot, après 2 jours d’une navigation sereine sous un soleil presque sans nuages, les deux derniers jours nous ont réservé leurs lots de grains et tout l’inconfort qui va avec. Nuits et jours nous nous sommes battus contre une mer contrariée. Oswaldo craque, se fait gifler par les vagues. Nous les sentons vibrer contre la coque, et prenons conscience de la faible paroi qui nous séparent des flots. Il nous tarde de voir la terre.

Les premières lueurs de la Martinique sont enfin perceptibles vers 4 heures du matin, ce jeudi 5 janvier vers 11h30 UTC (08h30 heure locale) et c’est sous un grain violent que nous entrons dans la baie de Sainte Anne où nous attendent nos amis Anne et Jürg.

Une arrivée mouvementée!

Difficile de prendre vraiment la mesure de ce que nous venons de réaliser depuis notre départ le 2 juillet de Port Saint-Louis du Rhône. Ce projet, patiemment préparé, a pris vie, nous l’avons réalisé! Nous avons traversé l’Atlantique, nos yeux se sont perdus dans le même ciel étoilé que Christophe Colomb! L’émotion submerge les perceptions…. j’ai de la peine à réaliser ce qui m’arrive…

Notre voyage….

Le généreux brunch préparé par nos amis est bienvenu … c’est la fête à bord, il ne reste plus qu’à découvrir les plaisirs de notre nouvelle terre d’accueil, à commencer par la chaleur de l’eau et … le ruhm !

Dernier jour à Mindelo et…. Rendez-vous aux Antilles

Depuis l’arrivée de notre dernier équipier, nous avons savouré une semaine encore ce bout de terre Cap Verdien.

Oswaldo est resté amarré au port, un peu seul sur son ponton.

Cette île aride, belle, des paysages bruts, des gens attachants, joyeux, aimables et doux, une vie difficile, une société très contrastée. Un mélange entre Amérique latine et Afrique. Et le coeur de Mindelo qui bat aux rythmes de la musique omniprésente. Noël approche et la ville se pare de lumières et de symboles très européens 😂.

Traversant l’oasis de la vallée de Calhau, nous avons atteint l’extrême est de l’île. Le contraste est fort, le désert est roi, mais la vie trouve toujours son chemin dans ce paysage ébène, ces roches qui reflètent la chaleur du coeur des volcans, comme nous le confie un pêcheur.

Un chemin nous conduit au sommet d’un volcan, puis, suivant les traces des laves pétrifiées nous rejoignons la force de l’océan qui, chaque jour, chaque heure, chaque seconde, inlassablement, se heurte à la roche ciselée de la côte.

Lave pétrifiée

Au Colombiño, nous faisons progressivement partie des habitués 😊. On nous accueille avec le sourire, on nous invite (apprend 😂) à danser, des liens se tissent. Kelin, étudiante et future enseignante en science et géographie, maman d’une petite Zoé d’une année et demi, sert tous les soirs dans ce restaurant. Elle nous fait une proposition touchante: une invitation à déguster une cachupa préparée par sa mère, Manuela.

Cachupa!

Tous les 4, nous rejoignons les hauts de la ville. Manuela y possède sa propre petite maison de briques où résident son fils, sa femme et leurs deux enfants, Kelin et Zoé, et un autre frère de Kelin. Nous sommes accueillis avec chaleur dans ce petit espace fonctionnel et la barrière de la langue est vite franchie. Une traditionnelle cachupa et un couscous à la cannelle nous sont servis.

Avec Manuela et Kelin
Kelin démoule le couscous
Loin du centre ville de Mindelo…
Avec Zozo sur les genoux de Maurice 🥰

Nous vivons un moment d’exception, conscients de notre privilège, émus de cette générosité, de cette force de vie et d’amour.

Riches des émotions vécus sur cette île, nous sommes désormais prêts à prendre la mer. Une navigation de 2080 miles, cap 271°, nous attend. Entre 15 et 20 jours sur l’eau… Et c’est tous le 4, au rythme des vagues que nous passerons le cap de la nouvelle année!

Nous vous souhaitons à tous et toutes de belles fêtes de fin d’année et …. l’année prochaine!

Saõ Vicente, Cap Vert

Sao Vicente fut découverte en 1462, par un navigateur portugais. C’est l’île la plus peuplée de l’Archipel cap verdien, avec un peu plus de 70’000 habitants. Sa capitale, Mindelo est aussi la capitale culturelle du Cap Vert. Le port, lové dans la baie en arc de cercle, ancienne caldeira, est une véritable fourmilière.

Marina de Mindelo

A peine avons-nous franchi le quai qui nous sépare de la terre, que nous sommes assaillis de demandes. Celui-ci nous propose de voir des tortues, celui-là nous procure des jerricans vides pas chers, cet autre des bracelets ou autre bijoux artisanaux, un autre encore nous accompagne tel un poisson pilote pour une visite de la ville, ou devance notre recherche du chemin qui mène au marché ou à la plage. Quelques enfants mendient une pièce ou de la nourriture. Il n’est pas facile de savoir quand accepter ou refuser, néanmoins toujours avec diplomatie et sourire.

Nous sommes bel et bien en Afrique: ville bigarée, chaleureuse, ville de rythmes et de mélodie, ville de danses et de mouvements. Nous sommes happés par sa chaleur, et il nous faut que très peu de temps pour découvrir les lieux où il fait bon passer une soirée en musique en sirotant un « grogue », le rhum de ces îles.

Le Jazzy Bird (https://m.facebook.com/profile.php?id=100002349738444)

Vivre sur Saõ Vicente, c’est danser! Le soir dans chaque coin de rues, fleurissent des concerts et le coeur de Mindelo vibre encore au rythme de celui de Cesaria Evora.

L’Armazem

Vers minuit, sur Oswaldo, on entend un bourdonnement musical témoin de cette ambiance nocturne colorée.

Dix jours à arpenter les rues, alignement de petites maisons coloniales toutes en couleurs, les différents marchés (légumes, poissons, objets divers).

Le marché couvert

Sans oublier la magnifique plage où on ne résiste pas très longtemps à se plonger dans les eaux turquoises.

Un peu plus au sud ouest de l’île, San Pedro est un petit village où nous prenons du bon temps après un épique voyage en « alugher », des bus-taxis qui ne démarrent que lorsqu’ils sont complets, plus que complets 😅. Sur la plage, les pêcheurs accostent avec leurs barques et leur précieux butin et les vagues dessinent le sable bicolore…

Un filet sèche au soleil
Un abri de fortune 🤗

A une heure de ferry à l’ouest de Saõ Vicente, l’île de Santo Antao offre un spectacle totalement différent. D’origine volcanique, l’île est traversée d’un chaîne de montagne qui la divise en un versant nord et un versant sud, tout en contraste. Le nord, verdoyant et riche, couvert de cultures en terrasses, le sud aride et minéral. Un alugher nous mène au nord, par l’une des 3 routes qui traversent l’île.

Nous découvrons les cultures de ces sols volcaniques et fertiles, quelques vaches au fond d’un vieux cratères paissent tranquillement.

Le fond d’un vieux cratère

Après un repas copieux (une incontournable cachupa, le plat phare de ces îles) a Ponta do Sol, face à la mer,

le retour se fait par la côte, en passant par la vallée PAUL, qui abrite des cultures de cannes à sucre et une distillerie de rhum, le fameux« Grogue ».

Canne à sucre en fleurs

Suivant les conseils d’une serveuse du Colombinho (https://m.facebook.com/colombinhomindelo/) où nous avons dansé le soir précédent, nous nous rendons à Salamansa petite ville à l’est de Mindelo. Une balade sur la plage et le bar de plage « Chez Zoé » nous accueille pour une pause crêpes avant de retourner sur Oswaldo.

Chez Zoé

Une belle île, sauvage, lunaire, aride et chaleureuse à la fois. Nous n’avons aucune peine à nous adapter au carpe diem de cette île accueillante en attendant notre prochain équipier, Sacha qui arrive lundi pour amorcer ensemble la dernière étape vers les Antilles.